
Il y a déjà quelques temps, j’avais convenu avec Hubert de monter des freins de 200 break sur ma 100 berline. A l’occasion d’une virée à la casse il me fournirait les pièces et me proposait de faire le montage, avec en plus un perçage des quatre disques et mise en place des durites avia qui vont bien.
Entre temps, une urgence m’a conduit chez Audi pour vérification du circuit de freinage (« ça freine paaaaaaaas »

Verdict : un flexible avant avec une hernie et des disques avant bleus. Montage de flexibles neufs, mais pour le reste, évidemment, tout cela n’est plus disponible en concession. Revenez avec les pièces on vous les montera !

Pas chien, le vendeur me donne quelques adresses de fournisseurs possibles. Avec ça on est sauvé ! Au menu, achat de disques et plaquettes avant. Pas de problèmes, il suffit de sortir la carte bleue.
Enfin, pas si simple, il existe deux références de plaquettes

Au diable l’avarice, prenons les deux lots et rendez vous avec Hubert : « Dis donc, tu m’amèneras aussi un jeu de plaquettes arrières de S4, celle que j’ai pour toi sont mortes ! » Retour chez Audi et – miracle – la référence existe toujours, mais pas en stock…
Allez, vacances. Quinze jours plus tard, cent cinquante kilomètres et un bouchon plus au sud, j’arrive enfin chez « cousin Hub » avec les pièces.

« Euh, Hubert, je suis dans le merde, j’ai foiré ma clé et il reste deux écrous antivol à retirer ». Ni une, ni deux, le couple Facom + Hubert viendront à bout du métal récalcitrant en cinq sept.

Passons aux choses sérieuses, on a un système de freinage à refaire nous. On monte la voiture sur chandelles, les roues tombent, les étriers suivent dans la foulée et on laisse purger. Les étriers avant sont à simple piston, bizarre, la cousine parlait de double…
En attendant que ça sèche, perçons les disques avant. Menée de main de maître par le chef garagiste, le travail avance vite : une heure plus tard, la paire avant est percée et montée. Il n’y a pas à dire, ça en jette. Il est temps d’aller faire fabriquer les flexibles. Cette opération aurait du être réalisée en deux temps trois mouvements, mais l’homme de l’art s’emmêle les pinceaux et nous dit de repasser l’après midi. Pas grave, c’est l’heure de la pose et on en profitera pour monter les étriers avants sur lesquels on a installé les plaquettes qui vont bien. La réalité nous ramènera vite sur terre, car parfois il arrive que les professionnels foirent les pas de vis ! L’étrier avant gauche a subi les derniers outrages lors d’un précédent remontage chez Audi, un filetage est mort, paix à son âme. Pour une éventuelle réparation, prévoir quelques jours, parce les copains sont en vacances, les casses fermées…

Au passage, la lecture de la cousine n’éclairera pas notre lanterne, la voiture aurait du être équipée en double piston, ce n’est pas le cas. D’autre part, les étriers ne correspondent pas à des modèles de 100. Monsieur Bentley (en trois volume Audi 100 – 200 1989/1991) répond partiellement à la question, c’est monté sur des 100 (en 4x108) ! Américaines. Va comprendre.
Tant qu’à faire et puisqu’il faut remplacer autant trouver des doubles pistons, chose très simple puisque tout les monde se dore la pilule sur la côte. Sauf Romain ! Qui en plus à la pièce en stock. On convient d’un rendez-vous pour la soirée et on continue.
Si on est en carafe pour l’avant, attaquons l’arrière. Présentation des pièces, et là, une évidence s’impose : les disques arrière de S4 ne sont pas compatibles avec les moyeux de 100. Hubert craque.
A ce stade, un résumé est nécessaire. Il est quatorze heures trente, je me trouve chez Hubert avec la voiture sur cales, le circuit de frein purgé, sans possibilité de remonter les étriers avant et plus de freins arrière. Et j’ai cent cinquante bornes pour rentrer (auto-stop, train, hôtel : rayer les mentions inutiles). Zen, tout va bien.
On retourne chercher les flexibles et on continue chez un fournisseur de pièces, histoire de se pourrir le moral. Finalement, Oscaro et Chronopost nous sauverons la mise. Mais il faut attendre deux jours…
Hubert me propose une voiture de son écurie pour remonter en Alsace. Je rentre en break 20V, avec un four dans le coffre. L’épisode du four n’a rien à voir avec les freins, mais Hubert en avait un de rab et moi besoin d’un. Une camionnette d’autoroute intérieur cuir, ça ne se refuse pas. Il fait chaud, ouvrons les vitres et profitons de la sono (vroum, pschiiiit


Pendant ce temps là, Hubert récupère le lot d’étriers de Romain et les remonte avec le deuxième jeu de plaquettes. Il prépare aussi l’arrière, réceptionne le colis, perce les disques, les installe avec l’ensemble étriers et plaquettes, purge, pendant que de mon côté je roule (cent cinquante kilomètres et un bouchon, épisode deux).
J’arrive juste à temps pour le remontage des roues

Merci à Hubert, qui se souviendra de cet épisode et à Christelle qui assure l’intendance et l’info trafic (« y’a des bouchons sur l’autoroute ! »).